NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS que de logique. Le quiétisme, en effet, a sa source dans la distinction cles deux substances, spirituelle et corpore]le, la première céleste et souveraine, la seconde terrestre, i1npure et condamnée à la servitude. De cette distinction de l'etre humain en àme et corps, esprit et matière, résulte, comme nous l'a révélé M. Jean Reynaud, la tendance de l'homme à agir par la pensée seule, par la volonté et le commandement; à s'abstenir de toute action laborieuse, par conséquent à se créer des instruments de ceux. de ses semblables qu'il estime n'etre doués au meme degré que lui de la faculté de contemplation. L'Église n'a jugé le quiétisme que dans les limites de la pratique religieuse : nous devons le juger dans toute l'étendue de la vie humaine, collective et individuelle. " On peut trouver·, continue l'écrivain ecclésiastique " que nous venons de citer, le berceau du quiétisme " dans l'origénisme spirituel qui se répandit au qua- " trième siècle, et dont les sectateurs, selon le témoi- " gnage d~ saint Épiphane, étaient irrépréhensibles du " còté des mreurs. Evagre, diacre de Constantinople, " confiné dans un désert et livré à la contemplation, " publia, au rapport qe saint Jéròrne, un livre de " Maximes, dans lequel il prétendait oter à l'homme " tout sentiment des passions, ce qui ressemble beau- " coup à la prétention des quiétistes. Dans le onzième '' et seizième sièclo , les hésychastes , autre espèce " de quiétistes, chez les Grecs, renouvelèrent la meme " ·illusion, et donnèrent dans les visions les plus folles; " on ne les accuse point d'y avoir melé du libertinage. " Sur la fin du treiziè1ne et au commenceinent du qua- " torzième siècle, les Beggards enseignèrent que les 22. Biblioteca Gino Bianco
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