De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

256 NOTES ET ÉCLAIRGISSEMENTS cette abrogation, le pays trouvait une première satisfaction, et le gage de sa prépondérance future. L'abrogation des t~aités serait-elle aussi, par hasard, le gage que l'empereur offre aux souverains réunis de ses inten .. tions pacifiques? - A merveille, sire; mais, les traités déchirés, quel principe leur substituez-vous? V otre idée, votre droit, quel est-il? En 1854, vous avez fait la guerre à la Russie pour maintenir l'équilibre européen, ce qui ne signifiait pas autre chose qùe les traités de 1815. Est-ce une révision seu]ement de ées traités que vous voulez? Mais ce serait les confirmer, vous déjuger : en auriez-vous le courage? La veille du jour où Napoléon III partait pour l'entrevue de B(,l,de,un Te JJeum se chantait à Paris, pour l'annexion de Nice et de la Savoie. L'annexion de ces deux provinces à la France, c'est le prix payé par Victor Emmanuel pour la Lombardie et la Toscane. Voici donc que les peuples sont une marchandise dont les rois et les empereurs trafiquent, au gré de leur ambition particulière? Comment accuser, après celà, le partage de 1815? Comment reprocher encore au Congrès de Vienne d'avoir distribué, parqué les nations comme de troupeaux? Le Congrès ;n'a certes pas fait pis que Napoléon III et Victor Emmanuel? Est-ce le libre échange des territoires et des populations qué l'empereur des Français est allé proposer à Bade? Mais, nous fait-on observer, vou·s ne tenez pas compte du suffràge uni verse I, par lequel a été confirmée, légitimée, sanctionnée l'annexion. On ne veut rien aujourd'hui que du consentement des nations elles-memes. . Le suffrage universel, voilà donc l'idGe que NapoBibliotecaGino Bianco

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==