• ~OTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS La conquete de la Gaule, facilitée par l'alliance de la bourgeoisie indigène avec le général romain, décida, dans les deux pays, le triomphe de la puissance plébéienne. Dans tout cela, je ne vois, d'aucun còté, le moindre vestige d'invention. Rome a triomphé, parce qu'elle portait, dans les plis de sa toge, l'idée révolu - tionnaire, qui était, à dìvers degrés de développement, celle de tous les peuples. Abstraction faite des motifs · particuliers, qui ne furent certainement pas d'un entier désintéressement de la part des bourgeois des Gaules, - cette révolution était inévitable. Si elle n'avait commencé par l'Italie, elle aurait commencé par la Gaule : dans ce cas, le monde eut reçu la loi, non des Romains, mais des Gaulois. Une conséquence de cette révoiution fut d'infroduire dans les Gaules l'unité politique : en cela encore Rome ne fit que réponclre à la pensée de tous les peuples. L'unité était commandée d'abord par la solidarité des intérets plébéiens, qui avaient à se défendre partout con-tre le retour offensif des nobles. Ce principe ne quittera plus la Gaule : un moment éclipsé par la féodalité, il reviendra, mais sans le secours de l'étranger, par le seul fait de l'alliar1ce des communes avec la royauté; il sera porté à son maximum de puissance par le triomphe défi'nitif du tiers état. Ainsi, en présence de l'idée romaine, universelle, juridique, impfriale, plébéienne, la Gaule abdique son fédéralis1ne, se défait de son vieux culte, renonce à ses institutions nationales, substitue ou mele le latin à sa langue. -Tel est, dans l'histoire, le jeu des idées, tel est surtout le scepticisme des intérets. Politiquen1ent, il est vrai, la Gaule ne s' appartient plus : mais elle ne . BibliotecaGino Bianco
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