De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

246 NOTES ET ÉCLA1RCISSEM.ENTS lie~s. Ce qui irrite les nnes contre les autres, ce n'est pas la discipline, ce n'est pas la guerre; l'idée, quand elle est juste, a toujours fait pardonner la victoire; c'est- la prétention à l'autocratie, c'est l'insolence, l'exploitation, l'arbitraire. Conclùons donc que les dispositions physiques et animiques des races sont pour peu de chose dans l'histoire. Les nations sont au service des idées; elles n'eri sont point maitresses, propriétaires, encore moins productrices. Elles valen t par les idées et rien que par les idées : il se pourrait meine que telle nation qui, dans l'histoire, _aurajoué le plus grand ròle, l'ait du précisément à sa personnalité moins accusée, à sa facilité à s'emparer des idées et ·à les mettre en rouvre. Les intérets vi~nnent ensuite modifier, dans l'application, les données de l'idée ; quant au tempérament et au caract~re, leur action est de toutes la plus faible. Il n'y a pas, en un m9t, de races initiatrices dans le sens rigoureux du mot; point de races p~ivilégiées ni de races maudites. point de nations· souveraines ni de nations sujettes. Il n'y a que des instruments, plus ou moins dociles, plus ou moins dévoués, selon leurs intérets et les circonstances, du Progrès; des organes plus ou moins explicites de ce que les uns nomment Providence, les autres · Destin, et qui pour nous est l'idée, ·et au dessus de l'idée, le droit. Quelques souvenirs d'histoire,. à l'appui de ces considérations, seront d'autant mieux accueillis de nos lecteurs qù'ils aideront à comprendre le temps actuel. III. - Depuis près de 2,000 ans, le pays qui forme aujourd'hui la France a vécu des idées que le contreBiblioteca Gino Bianco

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