De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS 21 devenir, nous ne le voulons pas, et cela ne sera pas. Nous en appelons au principe Je nationalité, pour lequel on a combattu à Solferin età Magenta. ,, AuTRlCHE.- Nous croyons qu'on se trompe, 1ors- • qu'on s'imagine que l'empire autrichien, formé de tant de peuples divers, et travaillé de la maladie générale, la liberté, est sur le penchant de sa ruine. Il se peut qu'à la suite de résolutions obstinées et d'événements faciles à prévoir, il y ait en Autriche un changement de dynastie. C'est une loi de l'histoire, qui souffre peu , d'exceptions, qu'une révolution dans un Etat amène un changement de dynastie, de meme qu'une modification dans la politique d'un gouvernement a1nène un changement de ministère. La dissolution de l'empire d'Autri- • che n'en résulterait par pour cela. Dans la situation de l'Europe et dans la disposition des esprits, un grand État, à peu près à la place actuellement occupée par l'empire d'Autriche, nous parait inévitable. Que la capitale soit Vienne, Prague, ou Pesth, que cet État se nomme autrichien ou magyar, peu importe. La loi d'agglomération serait ici la plus forte; la Révolution n'est pas assez avancée dans les idées pour qu'une si grande étendue du pays, entourée de puissants e1npires, reste ljvrée au·morcellement. Ce qui rend l'Autriche malade, c'est que, héritière du Saint-Empire romain, formée à son image, et comme lui constituée, dans le principe, en une sorte de fédération, elle est tiraillée par deux tendances contraires : d'un còté, le pouvoir central, qui depuis deux siècles s' efforce de transf ormer sa constitution fédérale en une constitution unitaire, absolutiste et de droit divin, analogue à la cons2. Biblioteca Gino Bianco

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