De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

• NOTES ET ÉCLAIRCJSSEM~NTS Mais l'homme seul, par le mouvement de son esprit, fait son éducation, et les moments de cette éducation composent son histoire. Histoire simple et nue, au commencement, comme la vie du patriarche, mais qui se complique, à mesure que les idées apparaissent et tendent à se réaliser. lei la nature ne figure plus que comme auxiliaire ; elle fournit les matériaux et les instruments, et to1nbe au second rang : l'initiative est laissée à l'esprit. ~ Il suit de là que les idées, de quelque part qu'elle surgissent, sont a~ font identiques, universelles, impersonnelles; ce ne sont pas des générations, mais des aperceptions, des abstractions; elles ne tiennent point à la race, elles ne sont pas uri produit du cli1nat, une sécrétion '<lu sang. Ce sont des formules de rapports, qui, ne relevant que des lois de la raison et de la nécessité des choses, sont les memes chez tous les hommes. Ainsi les idées de Dieu, de religion, d'ame, de souveraineté, de propriété, de gouvernement, de patrie, de sacerdoce, de noblesse, de 1naitrise, etc., sont de toutes les latitudes; en s'énonçant par la parole, elles peuvent bien revetir une couleur locale : ce n'est pas ce qui fait leur essence et leur valeur. Elles sont indigènes de tout le globé : c'est pourquoi e1lesmènent le moncle, qui lès reconnait pour siennes, et qu'elles engendrent les événements. Parmi ces idées, il en est une qui sert aux autres de régulatrice et qui prime tout, c' est la J ustice. Eh bien, la Justice est ce qu'il y a de plus essentiel à l'humanité, conséquemment de 1noins personnel aux races et aux individus. Le respect des nations Ila rapportée à Dieu; personne 11' a j amais osé dire : Elle est n1ienne, et j'en réclame les émoluments. La justice est . Biblioteca Gino Bianco

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