NOTES ET ÈCLAIRCISSEMENTS 241 genre hu1nain; la propriété n'en peut etre revendiquée par personne : c'est pour cela qu'elles s~jmposent à tous, de gré ou de force, et qu'elles sont susceptibles de se propager, meme par la voie des armes; c'est ainsi, enfin, qu'elles assurent la supériorité de ceux qui les représentent, et qu'elles donnent leur sanction à la ·victoire. Telle n'est pas cependant, il faut l'avouer, l'opinion qui régit, de nos jours encore, les peuples, )es gouvernements, et jùsqu'aux philosophes. Ces idées, qui servent de motif et de régulateur à l'histoire, on les regarde comme des créations particulières des races, des effets du tempérament et du climat; on explique, en conséquence, les faits et gestes de l'histoire par une nature primordiale, par des inclinations innées, par un je ne sais quel génie antérieur à toute réflexion, génie qui constitue la loi propre de chaque nation, n1ais ne prouverait absolu1nent rien pour les autres. De là, dit-on, les résistances acharnées, de là les conquetes, puis les révolutions, et toute la scénographie de l'histoire. Bien loin qu'on reconnaisse l'im1nanence et l'universalìté des idées, on va jusqu'à faire intervenir la Divinité et son irréconciliable antagoniste, le diable. Les chrétiens sont convaincus que le peuple juif a été choisi de Dieu pour recevoir le dépot des vérités morales et religieuses, tandis que les nations idolatres étaient livrées aux suggestions des démons. Les musubnans disent la meme chose de Mahomet; l.ies Chinois, de Bouddha. En dehors des opinions religieuses; ceux qui se sont permis de raisonner sur le 1nouvement de· la ci-vilisation n'ont guère fait autre chose que transporter au sol, au climat, au régime, Biblioteca Gi'no Bianco
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