NOTES ET ÉCLAIRCl~SEMENTS . . par l'amour-propre, l'appàt du butin, l'espoir des gratifications, le mépris des autres peuples, surtout par ~e peu de cas qu'il faisait d'une vie bornée, aux seules jouissances rnatérielles. Sous tous ce~ rapports , le type du soldat romain sous f empire est le gladia~eur. Le gladiateur dans sqn arène éta.it autant et plu~ brave que le prétorien sur le champ de bataille. D'où lui venait cette bravoure? De la vanité, développée dans les salles d'escrime,' exaltée par les applaudissements du ci_rque; de l'esprit de corps, des rivalités de casernes ou d'écoles, de l'entrainement habilement pratiqué sur des etres dégradés pendant des mois, des années meme ; plus que tout, de l'insignifiance d'une vie dont la brutalité et la débauche avaient bientot donné le dernier mot. (Voir le Gladiateur de Ravenne, étude drarnatique traduite de l~allemand, insérée dans la Revue germanique de janvier et février 1858.) Beaucoup de ces gladiateurs étaient affranchis : ils ne quittaient pas pour cela leur métier. Une révolution semblable s'est accomplie, sous le premier empire, dans l'armée française. Tous les historie1is ont noté la différence profonde qu'il y avait entre les solclats de la république et çeux de l'empire; vertu civique d'un coté, orgueil militaire de l'autre. Depuis, l'esprit du solclat français s'est un peu amélioré; on l'a vu en 1830 et en 1848. Avec un empereur qui n'a rien <lutout d'un guerrier, il est permis d'espérer qu'en présence de la natio11indignée le soldat français retrouverait son patriotisme. · __ Biblioteca Gino Bianco
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