De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTESET ÈCLAIRCISSE)IENTS 231 précurseur, est plus positif; son enseignement est forme}, et a quelque chose de comminatoire : IJiscitejustitiam, mon1:ti,et non temneredivos. . Mais Virgile n'est qu'un poète : les philosophes se tiennent sur la réserve : nous l'avons vu par exemple de de Caton, de Thraséa, de Tacite. Sénèque n'affi.rme nulle part ·l'immortalité de l'àme. Il <lit de la mort (Epist. civ_): Maximum rnalumjudicabis mortem? Cum in illa nihil sit mali, nisi, quod ante ipsam est, timeri : regarderiez-vous la mort comme un mal? mais le seul mal que vous lui puissiez reprocber, et qui n~est pas d'elle, puisqù'il la précède, c'est que vous en avez peur. Il fallait évidem1nent le christianisme pour attester l'immortalité de l'ame, en faire un article de la foi vulgaire, une espérance pour les bons, et une terreur pour les méchants. · LES GLADIATEURS 1 Il.est certain que la bravoure du soldat romain sous les empereurs n'était pas de la me1ne espèce que celle du soldat de la république. L'esprit n'était plus le meme : bien que, dans une actiòn, le soldat du prétoire . fit peut-etre un aussi bon service que celui de Scipion, il est aisé de voir que l'héro:isme de celui-ci n'était plus que cranerie cbez celui-là. Ce qui fait le héros est le sentiment moral : amour de la patrie et _dela liberté, dévoument à-la républiq.ue.et à ses institutions. Rien de semblable n'existait chez le prétorien, qui y suppléait 1 De la Juslice dans la Révolulion et daris l' Église, t. II, pag. 224. Biblioteca Gino Bianco •

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