De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET l~CLA1HCISSEMEN1S SUPERSTITION 1 L'étyn1ologie , ou plutot l'interprétation que nous donnons de ce mot a paru, à quelques personnes, basardée. Le mot latin superstitio, nous dit-òn, incontestable1nent formé de super-esse ou super-stare, correspondait, pour le sens, au grec <Jei(juJaip.ovia, peur cles esprits, et Cicéron l'explique par timor inanis deoru1n, crainte chi1nérique des dieux (De Nat. JJ-eor. I, 42). Servius, sur le vers 815 clu 12e livre de I'Énéide, l'explique de meme : Sitperstitio est sitperstantiurn, id est cmlestiitm 11e1 1um, inanis et superftuus ti1nor, crainte excessive et chimérique des choses supérieures, <.;'est à dire, célestes. J'avoue que ces explications, rapprochées surtout du mot de Tacite cité plus bas dans le texte, mB semblent plnt6t confirmer l'interprétatio:p. donnée pa.ge 216 que la démentir. Quelles sont ce·s choses supérieures, ou plut6t su1·existantes, qui font l'objet de la crainte du superstitieux? Ce n'est pas le soleil, ni la lune~ ni les astres~ ni la f?uclre, ni les nuages, objets du culte pri1nitif: ces choses-là n'ont rien de chimérique, et l'on pouvait les craindre sans etre pré~isément atteint de superstition. Mais les esprits, les ames des morts, ce qui reste après la dissolution clu cadavre, voilà ce clont on a eu peur dans tous le~ temps, et qui a fait palir quelquefois les philosophes. D'autres font venir le mot superstitio du grec. urrzpa--ra·n:!v, le meme que s1iperstare, se tenir sur, protéger, 1 DelaJu:stice dans !a Réuolutionel dans l-'h'[Jlise, t. IJ, pag. 21G. BibliotecaGino Bianco

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