NOTESET ÉCLAIRCISSEMENTS · 223 digne du supplice. L'inquisition d'Espagne est trop connue. Mais l'inquisition n'est pas seulement espagnole, elle est encore plus ron1aine, elle est de l'essence meme du catholicisme-. I/inquisition n'a pas été reçue en France; mais l'Église gallicane a fait la croisade contre les albige.ois, elle a fait Ies dragonnades, deux actes de la plus féroce inquisition. Ceux qui douteraient combie1il'Église, en matière de croyances, aime à recourir à la force, peuvent lire le dernier écrit de Michelet, Louis XIV, et l'Histoire de Pot·t-Royal, par SainteBeuve. Ils y verront que le clergé français a été complice des violences et spoliations commises contre les protestants après la révocation de l'édit de Nantes. Bossuet, Fénelon, ces deux noms dispensent d'en citer <l:autres, approuvaient. Les disciples du tendre Vincent de Paul pretaient leur ministère. Les jansénistes eux-mem~s, profitant d'une heure de répit faisaient chorus avec les jésuites : le grand Arnauld écrivait du fond de son exil pour appuyer la politique de Louis XIV, excuser, justifier ses rigueurs. L'Église avait prononcé; la vérité était établie : les huguenots n'avaient à se plaindre que dé leur obstination. Aussi de quel droit, vingt-cinq ans plus tard, les jansénistes venaient~ils se plaindre de la dévastçttion de leur couvent et de l'.exhumation de leurs saints? L'archeveque de Noailles ne fit que leur appliquer les mesures prises contre les protestants, et le doux Fénelon, qui n'avait éprouvé nul frisson des dràgonnades, applaudit avec bonheur à la destruction des jansénistes. Lui aussi avait eu à souffrir pour sa chère madame Guyon et son absurde quiétis1ne : mais une fois condamné par le pape, il s'était sou~is, il avait détesté son erreur, et Biblioteca Gino Bianco
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