De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIHCJSSEMENTS 213 • mène ; ne voyons que la corporation dans les points culminants de son histoire. A quoi tend là société de Jésus? A l'asservissement de l'humanité, par la combinaison de l'ignorance, de la superstition, de la force, et de la corruption du cmur. Avant tout, pense la société de Jésus, il faut que l'homme obéisse,.que le plus grand nombre serve le plus petit; la religion, comnie le gouvernement, n'est donnée que pour cela. La compagnie .de Jésus croit-elle à la vérité du christianisme? Que lui importe, au fond? Toute religion est bonne, qui remplit le but indiqué. Dompt~r la conscience et la raison, soumettre la volonté, se rendre 1naitre de l'hon1me, c'est on cela q-µeconsiste la vérité religieuse. Christianisme ou paganisme, affaire de temps et de lieux. Les jésuites se comportent en conséquence; ils sont prets pour toutes les transactions; il n'y a que le but .sur lequel ils ne varient pas. Par eux la foi du Christ s'est continuellement rapetissée; elle tourne au lama:isme, à l'idolàtrie, favoris.ant, provoquant toutes les aberrations de l'esprit et des sens. Le peu de morale saine que le christianisine conservait dans ses institutions pénitencières, gràce aux jésuites' fut partout corrorµpu. Avant Molìnos et madame Guyon, ils propagèrent la doctrine de l'anéantissement moral, par lequel l'ame, quai qu'ellefasse, ne pèche plus; ce sont eux qui ont le · · plus contribué à mettre à la mode les .tendresses équivoques de la galanterie religieuse. Devant leurs effroyables ravages, Richelieu, au dire de Michelet, recula. Ce sont les jésuites qui ont soufflé la guerre contre l~s réformés, pourquoi? Parce que la Réforme était une protestation contre l'immoralité romaine, et qué par son principe de libre examen elle était le pre- • 18, BibliotecaGino Bianco

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