De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLA lRCTSSEMENTS universel et en fit la loi du monde. Qui donc à pu faire de la Rome papale le réceptacle sans fon<lde toutes les immondices? Comment le centre dn christianis1ne est-il devenu le centre de la corruption? A cette question, ceux de nos lecteurs qui nous ont suivi peuvent faire la réponse; c'est justement qu·e Ro1ne est le siége de la, papauté, la capitale du catholicisme. Dès lors qu'1l est reconnu que le principe religieux, donné en apparence pour servir d'a.::pui ot de sauvegarde à l'humaine vertu, est le principe n1eme de l'humaine dissolution, il s'ensuit que là où se trouve le foyer du culte, là est aussi le foyer de l'imn1oralité. C'est le spectacle des corruptions romaines qui, depuis l'ère des martyrs jusqu'au moment présent, a soulevé contre Ro1ne l'indignation des peuples, cles réfor1nateurs et des princes, en meme temps qu'il lui attirait r'anathème des saints. Au douzième siècle, saint Bernard déclarait le mal incurable. C'est la vue de cette corruption intense qui indigna Luther; qui, deux siècles plus tard, amena l'entreprise réformatrice de Port-Royal, exterminée par le fer et le feu, à la sollicitation du pape et des jésuites. A cette époque, tous les chrétiens de marque, ceux-là meme que la papauté a canonisés, saint François de Sales, saint Vincent de Paul, s~tint Charles Borromée, le cardinal de Bérulle, l'éveque de Belley M. Camus, a~s3i bien que Jansénius et SaintCyran, gémissaient des abus et des plaies de la cour de Rome. Le temps marche, et l'affreux chancre ne diminue pas. Quelle 1norale attendre de gens soi-disant chargés des affaires de Dieu? C'est après avoir vu Rome, telle que l'avait vue trois cents ans auparavant Luther, que l'abbé de Lamennais écrivit ses Paroles BibliotecaGino Bianco

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