De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

1.94 NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS tion et un premier acte d'hostilité contre les traités, monument, disait-on, de l'ab·solutisme des princes contre les libertés cles peuples. Partout, à l'exen1ple de la France de juillet, les populations irritées saisirent ce biais. Au lieu de réclamer l'exécution des promesses, les plus n1altraitées se prévalurent d'un principe soi-disant naturel, en tout cas singulièrement équivoque, sujet à une foule d'exceptions, de contradictions, le principe de nationalité. Le roi Guillaume de Hollande s'étaut comportévis-à-vis de ses sujets belges à peu près comme le roi Ferdinand vis-à-vis des Espagnols, la Belgique se leva comme un seul homme, et la division· du royaume · des Pays-Bas fut consommée, avec l'appui d~ la France et de l'Angleterre. Je laisse de coté l'utilité et l'à-propos, par rapport à la Belgique, de cette séparation : les Belges en sont juges. Ce qui est incontestable, c'est que, pour réprirner une atteinte à la liberté des. peuples, i1npJicitement garantie ou promise par la pacification générale, on co1nmettait une grave infraction contre leur solidarité, ce qui pouvait clevenir de fàcheuse conséquence. Plus tard, en ce qui concerne la_Belgique, l'irrégularité fut couverte pa,r la neutralisation du nouvel État : mais l'équilibre européen n'en était pas 1noins compromis, la por.te ouverte aux démembrements et aux incorporations. On s'en aperçoit aujourd'hui. Avec la séparation de la Belgique commencèrent les manifestations pour le rétablissement ·de la Pologne, manifestations qui n'eurent d'autre effet que d'attirer __ sur la malheureuse Pologne ·un surcroit de désastres. Puis vinrent les allia.nces séparées, puis, avec les souvenirs du premier empire français, les projets de remaBiblioteca Gino Bianco

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