De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS 193 la Sainte-Alliance n'était plus qu'une coalition des rois contre les peuples, et le partage de Vienne un outrage aux nationalités. Il y eut donc tendance réciproque des peuples et des gouvernements à déchirer le pacte, tendance funeste, sur laquelle la démocratie prit partout le change, et qui devait avoir pour les peuples les plus facheuses conséquences. Toute convention doit etre religieusement observée jusqu'au moment où les parties peuvent la rompre sans péril, en cessant leurs relations et en s'éloignant l'une de rautre, ou la refaire à l'amiable. Car il y a toujours plus à perdre à s'affranchir d'une loi nécessaire, qu'à la respecter d~ns son application :rpemela plus imparfaite. Or, entre populations agglomérées, comme celles de l'Europe moderne, un droit des gens, une législation internationale est nécessaire, puisque les relations ne peuvent etre brisées : cette législation, ce droit des gens, avait sa base da.ns les traités de Vienne. La -rraie tactique, pour les amis de la liberté, était de rappeler sans cesse les souverains à l'esprit et au respect des traités : 1e malheur voulut qu'il en fut autrement. La révolutio~ de 1830 , qui renversa les Bourbons, n'avait rien en elle-meme qui portat atteinte aux traités de 1815. La dynastie seule étant changée, le rapport de la France aux autres États restant le meme, on pouvait, on devait, au point de vue des constitutions, soutenir que la révolution de juillet était plutot une consécration des ·principes annoncés par. la Sainte-Alliance, qu'une victoire remportée sur le Congrès de Vienne. Ce coté de la question fut entièrement méconnu. On se plut à voir dans la chute des Bourbons, de la dynastie de l'étranger, comme on l'appelait, un défi à la coali ... Biblioteca Gino Bianco

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==