De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

19i NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS donc nullement disposés à les respecter : les armées n'étaient pas rentrées de leur dernière campagne que les promesses étaient oubliées , le pacte f oulé aux pieds, non pas d'abord quant à ce qui concernait les partages de l'équilibre européen, mais sur le point bien autrement important des principes, des constitutions. Lorsque le roi d'Espagne Ferdinand VII se mit, en 1820, à poursuivre les Cortès qui l~i avaient conservé son royaume, il violait, dans le·ur esprit, les traités de Vienne. Et lorsque en 1823 la monarchie restaurée des Bourbons intervint, avec l'assentiment de la Russie, de l'Aùtriche et de la Prusse, dans la querelle, et décida, contre les constitutionnels d'Espagne, le triomphe du droit divin, elle violait ces memes traités d'une façon plus flagrante encore et plus odieuse. Les Bourbons n'étaient rentrés en France qu'à la condition de preter serment de fidélité à la charte; cette charte était par- -tie intégrante des traités; les puissances s'en étaient portées garantes : et voici qu'à peine réta blis sur le trone de leurs ancetres ils déclaraient la guerre à ]a . charte , en détruisant celle des Espagnols ! Là est le principe de la perturbation actuelle. Ce que les Bourbons firent ou tentèrent de faire en France, en Espagne,. en Italie, les autres souverains le firent partout : la pacification de Vienne, qui devait con1n1encer·une pèriode de liberté et de progrès, ne fut plus qu'une ère de mort. La vjolation des traités pa·r les chefs d'État eut pour . ---- contre-coup la mé:fiance et bientòt l'horreur des peuples à l'endroit des traités eux-memes. Du moment que les souverains repoussaient les demandes de constitutions, Biblioteca Gino Bianco

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