De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS 191 des souverains, non des représentants des nations, n'aurait eu garde de s'expliquer sur de pareilles choses. Les mceurs du droit divin, ]es habitudes de la raison , d'Etat, reprenant le ·dessus, on évita, avec un soin extreme, de trop parler, de trop prévoir, .de trop défi-- nir. Le partage fut' fait, plus ou moins amiablement, d'abord entre les quatre grandes puissances victorieuses; les autres durent se conte11ter des miettes. A la France seule une constitution fut garantie, en sorte que la nation vaincue se trouva encore la plus favorisée. L'Angleterre posa son fameux principe de non-intervention : silence absolu sur tout le reste. Les hauts et puissants signataires des traités s'imaginaient apparemment qu'en matière de droit ce qui n'est pas exprimé doit etre considéré comme non avenu, et que, pour anéantir des principes <lont ils avaient peur, il leur suffisait de s'en taire. Tels quels cependant, les traités de 1815 étaient l'ébauche de la constitution de l'Europe. C'était; pour les peuples, le seul gage de leurs libertés ; pour les intérets, l'u_nique garantie de sécurité et d.'ordre. I/esprit dont ils étaient pleins, en dépit de la lettre, était si puissant, que l'empereur Alexandre ne put s'en1pecher, clans la na:iveté de son mysticisme, de le proclan1er · à la face clu monde, en proposant l'année suivante à la signature des puissances un nouveau traité, fameux sous le nom de la Sainte-Alliance, et dont l'objet était, 1° de créer entre elles une mutuelle garantie; 2° d'inaugurer dans la politique internationale l'ère des principes, ce qui n'était rien de moins qu'un serment à la Révolution~ en présence de la S1iinte-Trinité ... Ueux qui avaient fait les traités de 1815 n'étaient Biblioteca Gino Bianco

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