De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS l 89 parfaitement absurde. La raison des événements de l'hun1anité n'est pas plus dans la pensée de celui qui en prend l'initiative et qui s'en fait l'instrument, que la raison des faits de la nature n'est dans la pensée du phjlosophe qni l'observe. Les empereurs et les rois jouent leur role dans les actes des nations : au fond, leur influence est fort secondaire; qu'ils s'appelent Napoléon le Grand ou-Napoléon le Petit, ils ne sont en définitive que des expressions historiques, non des causes. Ceux qui aspirent à se faire causes, en dehors du courant générateur, ne tardent pas, quelle que soit leur autocratie ou leur popularité, a etre brisés : tel fut, à partir de 1804-, le cas de N apoléon Jer. Or, de tous les chefs et ministres d'État contemporains, il n'y en a pas un, à l'heure où nous écrivons, qui puisse se vanter de créer les événements, pas plus Napoléon III que FrariçÒis Joseph, pas plus M. de Cavour ou Garibaldi que lord Palmerston. Nous sera-t-il permis, pour rendre compte d~ la situation générale de l'Europe, d'employer la méthode qui nous a servi précédemment à expliquer le régime impérial? Les agitations des États ont leur principe dans les orages de la conscience universelle : l'histoire, à la bien considérer, est une psychologie. Le Congrès de Vienne avait été chargé,. après la défaite de Napoléon, de régler le droit public de l'Europe. Les idées étaient dans l'air : il était impossible à la diplomatie, malgré ses réticences, ses équivoques, ses subterfuges, de s'y soustraire. Deux grands principeR, plutot impliqués qu'exprimés, forment la base de la pacification de 1815 : pour les puissances , l'obligation de garder entre elles un certain équi16. Bibliotec . ino Bianco

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