De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCIS~El\fENTS 183 apanage, non pas de l'État, mais du personnel gouverna11t (ibid., page 103), nous le nions et le repoussons comme incompatible avec la dignité de l'ho111meet du citoyen, •incompatible avec la J ustice, incompatible avec la notion meme de l'État. L'État, en effet, résulte de la force de collectivité d'un pays, force produite par le rapport, non de la hiérarchie ou de la subordination, mais de commutation qui existe entre les citoyens ( ibid., page 101); en sorte que, affirn1er l'État, c'est a dire la p~issance publique, la chose publique, re1n publicam, c'est, au fond, nier l'autorité, et réciproquement. Cette distinction, si facile à saisir entre l'autorité et l'État, une fois faite, l'ouvrage de M. Dupont-White tombe tout entier, dépourvu qu'il est de signification et de portée. C'est un livre à refaire du commencement à la fin, puisque, du commencement à la fi.1:1, il roule sur une perpétuelle équivoque. Ainsi, que M. Dupont-White nous montre les prodiges accomplis dans tous les temps par l'État, en dehors de l'action et de l'intéret individuels, nous sommes d'accord avec lui, si par État il entend la force collective immanente à la société, les instruments de protection dont elle dispose, la J ustice dont elle est le sujet et l'État l'organe. Mais qu'on prétende confisquer au profit de l'autorité les faits et gestes de la force de collectivité, nous protestons aussit6tcontre la confusion de ces deux chos~s si disparates, l'autorité et l'État. Pareille1nent qu'on nous dise que l'importance de l'État croit avec la société, et qu'il est l'agent le plus énergique de la civilisation, nous l'affirn1ons 11ousmeme : n1ais, bien loin d'y voir un argument en f~veur de l'autorité, nous soutenons que l'État, comme l'indiBiblioteca Gino Bianco

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