De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCiSSEMENTS faire voir à/chaque ligne que les mots n'ont pas pour eux de signification précise, que toutes les notions sont brouillées dans leur -esprit, et qu'à force de cultiver le tour de phrase, ils ne parlent plus en philosophes, ils jasent comme des perroquets. Certaine1nent il existe en toute société, ·par cela seul qu'il y a société, une chose positive, réelle, qu'il est p·ermis de nommer 1'.État. Elle consiste, cette chose, 1 ° dans ·une certaine force, essentielle au groupe, et que nous appellons force de collecti vité (voy. IJe la Justice, t. II, page 99); 2° dans la solidarité que cette force erée entre les membres du corps social; 3° dans les propriétés et cl'autres avantages communs qui la représentent et qui en résultent. Voilà ce qu'est l'État, moitié force ou pouvoir, moitié propriété, chose d'ailleurs tout objective, comme la matière meme. Que l'État se développe au fur età mesure de l'accroissement du corps social, des individualités et de-s fortunes qui le con1posent, cela va de ~oi : c'est comme si l'on disait que -la boule de neige augmente de poids à mesure quelle augmente de diamètre. Mais -l'autorité, principe subjectif, n'est rien de tout cela. C'est la faculté que s'arroge un individu, une corporation ou une caste, de disposer à son gré, pour une· fin connue de lui seul, et sans garantie ni responsabilité de sa part, de la puissance publique, des intérets généraux, c'est à dire de l'État meme, et jRsqu'à certain point des fortunes et propriétés particulières, le tout en vertu d'un droit prétendu divin ou de conquete, de la --- supériorité de race, ou meme d'une délégation du peuple. Ce principe d'aut.orité, qui a fait jusqu'ici le véritable Biblioteca Gino Bianco

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