De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTESET ÉCLAIRClSSEMENTS 117 .. faire la remarque, --- cette idée est vieille; elle a constamment échoué. La raison en est simple : la réforme de l'Église n'est pas moins que la réforme politique et sociale de la chrétienté tout entière. Les empereuts, qui, de Charlemagne à Charles Quint, se fourvoyèrent dans cette entreprise, s'y sont trouvés tous impujssants. Au douzième siècle les albigeois et les vaudois, saisissant la question clans sa profondeur, s'attaquent au ~ystème féodal : l'Église preche contre eux la croisade, et ils sont exterminés par les rois, ]es barons et les moines, coalisés pour cette reuvre pie. Plus tard, au commencement du .quatorzième siècle~on tourne la difficulté; on prétend que la cause du mal est.dans l'union ou la confusion du spirituel et du temporel. De tous cotés les chefs féodaux s'affranchissent de la surveil- -- -lance pontificale; Philippe le Bel jette la papauté à Avignon. A quoi servit cet~e violence? Grace au séjour des pares, A vignon devint une petite Babylone; la corruption générale suivit son cours_,et les maximes de la raison d'État devinrent. celles de tous les gouvernements. Le concile de Constance croit etre plus heureux en s'attaquant au luxe du clergé et en tarissant les sources du revenu ecclésiastique : à quoi aboutit le concile de Constance? Jean Huss va plus loin : il soutient que le mal a sa racine dans le dogme, que ce n'est pas assez de frapper l'Église dans son temporel, si on ne l'atteint dans ses superstitions : quel a été le fruit ~e la prédication de Jean Huss? Le pape Pie II, JEnéas Sylvius, reconnait aussi la nécessité des réformes : mais il croit que, pour bien faire, il faudrait commencer par remettre l'ordre entre les États, accorder les .princes, créer un droit européen, sauver l~Europe de 1ò. Biblioteca Gino Bianco

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