De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET I~CLATRClSSEMENTS 173 que l'etre social, de 1neme que l'individu, se compose de corps et d'ame, de matériel et de spirituel indissolublement u·nis .: seulement, nous croyons que cet etre social est for_n1éd'après d'autres lois, gouverné par d'autres principes que ceux de l'Église. M. About m~nifeste de vives sympathies pour le peuple italien, en quoi certes il est tout à fait louable. Après avoir n1ontré, par une description un peu chargée, ce qu'est le peuple sous le gouvernement des pretres,. il s' écrie : Que ne ferait-on pas d'une race si bien douée sous un gouvernement de liberté et d'ordre? - Tout cela est parfaitement senti. Mais entre l'ernpereur et le pape, les deux chefs du monde catholique, dont l'un réclame l'inviolabilité de son te1nporel, dont l'autre ne veut pas de spirituel, la question est mal posée_.Il fallait dire : Vous voyez ces Italiens superstitieux, étrangers au progrès , appauvris d'intelligence co1nme de corps. Eh bien, il y aurait un moyen de les rendre cent fois pires, ce serait d'en faire des sujets de ·l'ernpereur. C'est qu'en effet le pape a une idée, une foi, tandis que l'empereur n'en a point. Aussi le paysan romain, dans sa superstition na:ivé, vaut-il infiniment n1ieux que le paysan français qui déserte les champs pour se faire laquais et jouer à la bourse : le premier se co11serve dans sa foi, co1nme les corps se conservent dans l'esprit de vin, tandis qu~ l'autre pourrit sous l'at1nosphère impériale. ~- About regrette, avec raison, que le gouvernement papal arrete le développement de la classe moyenne. - Mais le gouvernement impérial fait pis : il refoule la classe moyenne. En 1848, la majorité de la nation appartenait à cette classe; envisagée par ce c6té, la RépuT. I. 1a BibliotecaGino Bianco

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