De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

168 NOTES ET ÉCLAIRCISSEl\fENTS Nous demandons ce qu'est en soi cette puissance formida1>le,l'État, d-ont aucune nation ne peut se passer, et avec laquellè nous voyons qu'aucun.e nation ne peut vivre .; ce qui en fait, à priori, la réalité, ou si c'est un etre de raison; à quelles conditions il s'impose à la conscience; sous quelles.garanties s'exerce le pouvoir : ~ comment on pourrait rendre le gouvernement tout à la fois moins écrasa.nt et moins fragile, en faire un instrument de justice et de liberté. A toutes ces questions on répond : DROITDIVIN,droit divin nature! et droit divin surnaturel, droit divin immédiat, et droit divin médiat. Puis, conséquence de ce droit divin, on entame une autre kyrielle ; mon-archie, poly-archie, an~archie, représentation, mandat, souveraineté du peuple, suffrage universel. Comme si, pour sauver le droit divin, . il n'y avait qu'à le faire démoqrate; comme si nous· ne devions ·plus avoir à nous plaindre, plus rien à redouter, quand, par l'reuvre rnystique du scrutin, nous nous serons rendus interprètes des desseins de Dieu, solidaires de ses agents) con1plices des faits et gestes de ceux qui nous gouvernent. · Si M. l'abbé Lenoir avait suivi jusqu'au bout la logique de son principe, après avoir posé en principe que tont gouvernement est de droit _divin, ce qui veut dire · d'essence absolutiste, ou tendant invinciblement à l'absolutisme, il aurait ajouté aussit6t, conséquence de cette pré1nisse, que la théocratie, contre ;Iaquelle protestent aujourd'hui tous les gouvernementalistes, est la forme naturelle, sincère, authentique, typique, du gou-___ vernement. L'histoire lui aurait fourni, à l'appui de sa thèse de nombreux exemples. Qu'étai_t-ce que la monarchie des Hébreux? Que furent en général les ancien-- Biblioteca Gino Bianco

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