De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS 163 que les antinomies du monde politique, si bien déroulées par M. Ferrari, ont leur principe, leur motif et leur type, dans les nntinomies du monde économique. L'Histoire de la raison d'.É'tat corrigée d'après ces principes et purgée de son mysticisme, l'ouvrage de :M;. Ferrari deviendrait irréprochable dans sa logique et dans sa moralité. On ne l'accuserait plus, comme l'ont fait certains journaux, d'outrager de gaité de creur, avec une sorte de fanatisme, la morale des nations et la J ustice de l'histoire. Bien loiu que ses prédictions, - M, Ferrari, conduit par le fil de l'antinomie historique, a osé se faire prophète, - parussent quelque peu aveuturées, elles acquerraient, moyennant les modifications voulue·s·,une telle évidence, qu'il n'y aurait plus qu'à changer encore ce mot de prédictions ou p?"ophéties, malericontreux chez un philosophe, et à leur donner leur véritable nom, qui est conclusions. Les conclusions de l'histoire, qua:id c'est la J ustice qui les prend, s0nt infaillibles. Elles nous disent au- , jourd'hui que le règne de la raison d'Etat est fini comn1e sa littérature; que l'agitation contemporai_ne, si affolée, en qui se réunissent à la fois toutes les contradictions, a pour but de l'abolir sans retour; que l'idée de J ustice, plus étendue et plus haute qu'elle n'a jamais été, ne lui laisse plus ni prétexte ni refuge; que toutes les hypothès~s ù'ajournement sont épuisées; et qu'il.n'y a définitivement plus de salut pour les peuples et les Etats que dans le droit pur, ce droit réclamat-il le sacrifice de toutes les idoles invoquées autrefojs par la raison d'Etat et appuyées par les préjugés des nations. Biblioteca Gino Bianco

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