De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS aussi aisé de centraliser les opérations du commerce que celles le la police, et les prétextes ne manqueraient pas. Supposons qu'il plaise au gouvernement impérial d'autoriser des sociétésdegarantie pour le commerce des vins, des blés, des fers, des houilles, etc., rien ne l'en e1npeche. Alors le pacte de famine est décrété, universalisé. Quelle situation ! quel régime ! BANQUE DE FRANCE 1 Le capital de cet établissement, qui était en 1857 de 91 millions, déjà plus que suffisant pour cautionner le pays contre un risque de suspension de· paiements dcvenu illusoire, a été porté, en 1858, en vertu d'un simple décret impérial, à 200 millions. C'est un emprunt forcé, sans autorisation du Corps législatif, sans consentement du pays, sans discussion ni examen. Si jamais il en est rendu compte, ce sera après la chute du trone impérial. En échange de cet emprunt, le privilége de la Banque a été pr~rogé iusqu~à la fin du siècle; le pays, par conséquent, -qui pourrait avoir rescompte, garanti en toute circonstance, à 3 p. c., à 2 1/2, à 2, à 1, à 0,50. le pays est condamné à p~yer 4, 5, 6-, 7, pendant quarante ans, à moins qu'il ne se rachète par une grosse indemnité. N'est-ce pas comme si l'État, qui ne rend plus de compte et dont la politique plane sur le pays comme une nuée de grele, vendajt la nation aux capitalistes? Et remarquez qu'après avoir ainsi grevé les pro<luits frànçais d'un intéret de co1nmerce de 4, 5, 1 De la Juslicc dans la Révolulion et clans l-' Eglise, l. I, pag. 3·16. BibliotecaGino Bianco

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