De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

138 NOTES ET ÉCLAlHCISSEMENTS antinomie, elle saisit une loi d'équilibre; et de cette loi d'équilibre, sembt1ble à elle-meme, elle fait un principe pratique, une vérité générale _pour la société, une_ obligation._ N'est-ce pas ainsi que procède l'·algèbre visà-vis de la géométrie? L'économie politique, dans l'état où la veulent les économistes, avec l'intégrité de ces oscillations, l'inviolabilité de ses écarts, le confiit de ses oppositions, n'est pas une science : car elle affirme le oui et le non, elle exige le moins et le plus, elle consacre indifféremment le juste·et l'injuste. Dans ces conditions, l'économie politique n'est pas autre chose qu'une masse de matière organique, un magasin de lambeaux sciep.tifiques. La J usti ce seule, par sa loi d'équilibre, sa formule de réciprocité, peut y rétablir l'ordre, créer l'unité, en un mot, ramener toute cette phénoménalité variable et contradictoire à une loi générale et constante : n'est-ce pas un service analogue, quoique assurément beaucoup moindre, que rend l'analyse algébrique à la géométrie? " La premièrejormule d'analyse, dit M. Walras, implique la géométrie tout entière. ,, - J' en puis dire autant, et à bien plus forte raison, de la J ustice. _Sapremière formule implique tout ce qu'on nomme aujourd'hui, mais impropre1nent, économie politique, c'est à dire que la loi de réciprocité, ou d'équilibre, implique, comme données, l'oscillation des phénomènes, leur rappo~t anti- .. nomique, leur croissance et leur décroissance, etc. Seulement, tandis que ta géométrie figurative existe par__ elle-meme, dans une large mesure, et sans le secours de l'algèbre, l'écono1nie politique, sans le secours de la Justice, se réduit à un chaos d'élérnents contradictoire& Biblioteca Gino Bianco

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