De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENtS 137 n'a rien de commun avec les utopies dont se régalent depuis vingt-cinq siècles l'imagination des philosopl1es et le déses'poir des multitudes, ne peut s'effectuer que par la J ustice, en vertu dP son autorité, et à l'aide de ses formules. La société ne peut pas persévérer longtemps encore dans le chaos écono1nique où elle est tombée : c'est de l'indignité, la réciprocité du vol et du cannibalisn1e. Déjà la civilisation n'avance plus : là est le principe de toutes les corruptions et défaillances de l'époque. Pour sortir de ce chaos, il faut faire appel au droit des masses, si ~ndignement exploitées à travers ces ténèbres; à la J ustice universelle, en qui réside toute raison et toute certitude. Réorganìser le 1nénage social, non plus au hasard de transactions léonines, mais selon la loi qui régit toutes les transactions : voilà ce que nous prescrit la Justice, et, ce qui vaut mieux, ce dont elle fournit la formule. Cette formule, je l'ai donnée dans le texte, acco1npagnée de nombreux exemples que je prie le lecteur de méditer : c'est la RÉCIPROCITÉ. Réciprocitéde respect, tel est le principe du droit personnel; Réciprocitéde se?"Vice, tel est le principe du droit réel ou économique. Le second est une application du premier : de là l'expression dont je me suis servi, application de la Justice à l'économie politique. La Justice ne crée pas les faits économiques, comme on a l'air de me le faire dire; elle ne les méconnait point; elle ne les travestit point pour son usage; elle ne leur impose pas des lois étrangères. Elle se borne à en constater la nature variable et antinomique; clans cette T. I. 12 BibliotecaGino Bianco

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