De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ~:CLA1HC1SSEMENTS je n'ai qu'à retirer mes paroles, età demander pardon· à l'algèbre d'avoir conçu d'elle une trop h::tutc opinion. Quoi qu'il en soit de l'idée plus ou moins exacte que je m'ét~is faite de l'application de l'algèbre à la géométrie, voici, par ana]ogie,- comment je comprencls l'application des règles du droit aux questions économiques. Ce qui distingue,. entre tous, les faits de l'ordre économique, c'est leur excessive variabilité. Par exemple, quel est le prix marchand (valeur d'échange) du blé en France, au 30 avril 1860? Consultez les mercuriales, ce prix varie à l'infini. Il varie non seulement de marché t à marché, il varie encore, sur le meme marché, de marchand à marchand. Les causes de cette variation sont innombrables, et elles tiennent elles-1ne1nes à la variation valorique des éléments qui constitnent pour chaque 1narchand le prix de revient de son blé. En sorte qu'on peut rlire que tout est variation dans le prix des choses, et variation à l'infini. Et il en est de meme de tous les phénomènes économiques : division du travail, emploi des macb.ines, rendement des terres, capacité du travailleur, n1ouvement de la population, perception de l'impot, etc. Or, l'éconornie politique, telle que l'enseignent et que prétendent la rnaintenir les re.présentants de la traditi on malthusienne, aurait pour but unique da recon,. naitre ces variations, de les constater, cl'en montrer les écar~s plus ou 1noins gra.nds, mais sans leur demander compte de leur plus ou moins de légitimité, sans aspirer à les contenir dans de ju-stes bornes, à les dominer~ par une raison supérieure. L'économie politique, en un mot, ·est restée jusqu'à présent une science de faits capricieux, pour lesquels toute la philosophie des éconoBibliotecaGino Bianco

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==