De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS 125 de l'empereur. La prc1nière place était acquise d'.avance, dans la féodalité, au clergé. . 5. Le pacte de Charlemagne, pacte non écrit, majs utiiversellement cru et affirmé, est le moment c16cisif de la formation féodale. En vertu de ce pacte, l'empereur relève du souverain pontife, qui le sacre; et le souverain pontife, com·me prince ten1porel, relève à son tour de l'empereur. La hiérarchje cléricale et la hiérarchie militaire, nobiliaire, se joignent pour ne former qu'une hiérarchie dualisée. · 6. La prépondérance pontificale est essentielle à la féodalité. Otez le pape, et le système s'écroule : il n'y a plus de droit ni pour le roi, ni pour le comte, ni pour aucun des barons; le serf est libre : la chrétienté est dissoute. C'est ce qui. explique pourquoi la décadencè de la féodalité et la défaite des grands feudataires sont ·contemporaines de la subalternisation du ponti-· ficat. 7. Toute atteinte au système féodal est une hérésie. et comme telle frappée des fouclres de l'Église : de là, _ la guerre contre les Albigeois; de là aussi l'opposition faite par les éveques aux libertés communales. 8. A mesure que les nations se convertissent au christianisme, elles imitent les institutions de la féoclalité; elles se créent une noblesse, <lesserfs, et leur roi relève de l'empereur. L'histoire de la Hongrie, de la Pologne, de la Boheme, de la Moscovie, et généralement de tous les peuples slaves s'explique en grande partie par là. . 9. Les .Établissementsde saint Louis peuvent etre considérés comn1e un retour des communes, hérétiques par leur émancipation, à l'orthodoxie féodale. I"'a bourBibliotecaGino Bianco

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