De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAJRCJSSEI\fENTS 119 heureux. Tous ont été appolés à la richosse, très peu y parviennent, men1e en trav~illant : il n'y a que les élus de la fortunJ qui, le plus souvent sans travailler, jouissent. Que vient-on nous dire après cela que, s'il y a peu de sauv6s, c'est qu'il y a peu de gens qui veuillent se sauver? Il en est du salut comme de la richesse: i] faut pour y arriver deux choses, vouloir et pouvoir. Or, ]a plupart du temps, quoi qu'on en elise, le travailleur et l'homme de bien en sont réduits au désir : l'un n'a pas de quoi amasser, l'niutre pas de 9-uoi soutenir sa foi. Domine, adjuva laborernr;ieum;Domine, adjuva incredulitatem mea1n. RAPPORT DE LA JUSTICE A r/ÉCONOMIE POLITIQUE, OU TRANSITION DU DROIT PERSONNEL AU DBOIT RÉEL 1 Tonte l'argumentation des soi-disant économistes contre la plainte du prolétariat et les attaques du socialisme peut se réduire à ce raisonnen1ent : " Les phénomènes de l'éconon:1ie politique et les lois qui les régissent sont· des phénomènes et cles lois sui generis, objectifs, soustraits à la volonté et au choix de l'individu, ni plus ni moins que les phénon1ènes et les lois de la physique, de !'astronomie, de la chi1nie, de la physiologie. La J ustice n'a pas à les modifier, à les changer, à les tordre; elle n'y intervient au contraire que pour les consacrer et s'y soumettre; elle eesserait d'etro la J ustice, elle devieudrait la souveraine iniquité, si elle avait la préteution d'agir autren1ent. " Une mo- " rale, dit M. Léon Walras, qui se permettrait de con1 D:: la Juslice dans la Révul-ution et, c/ans l' Eglite, t. I, pag. 24:i. Biblioteca Gino Bianco

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