De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

'I 18- NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS savoir si le nombre des sauvés sera plus ou moins grand que ce.lui des réprouvés, mais d'expliquer comment, après la venue de J ésus-Christ, après la prédication de , l'Evangile et l'institution des sacrements, il peut y avoir encore deA réprouvés. Comment la grace est-elle si faible? Comment le cex:urde l 'homme si dur? Comment la justice de Dieu si tcrrible? Était-ce la peine que JésusChrist se fit cru('.ifier, si, en résultat, la vertu des chré ...· tiens ne devait pas etre plus grande que celle des patriarches, et le bapterne n'avoir pas plus d'effi.cacité que la circoncision? A cette question, Bergier répond par la liberté : C'est l'homme, dit-il, qui ne veut toujours pas se sauver L .. Mystère et toujours mystère : O altitudo ! · ~ En fait, ropinion du petit nombre des élus est vulgaire dans l'Église; en droit, elle parait seule s'accorder avec l'ensen1ble de la cloctrine. Nous savons par la révélation que l'Humanité, après avoir été créée sainte en Adam et destinée au bonheur éternel, a prévariqué en ce 1neme Adam et qu'elle a été condamnée en masse à l'enfer; que d'Adam à J ésus-Christ un très petit 1101nbre de croyants est arrivé au salut; que depuis J ésusChrist l'in11ne11se1nultitude est restée en la puissance du démon; que ,parmi les baptisés, la damnation réclame tous les hérétiques, les schisn1atiques et les incrédules; qu'enfin, parmi les orthodoxes qui clécèdent munis des sacre1nents il faut défalquer encore les hypocrites, ceux qui ne satisfont pas, etc., etc. ; ce qui r6duit à presque rien les fidèles qui 1neurent dans la grace de leur Dieu. Ajoutous qùe l'opinion du petit nombre des élus trouve un éclatant corollaire dans le petit non1bre des Biblioteca Gino Bianco ' ---

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