De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

108 NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS d'État; que sur tTente-six millions d'ames qùi expient le péché de Décembre, il y a vingt-quatre n1illions d'innocents. Ces remords, ces éléments jeunes, avec les-_ quels la politique in1périale est forcée de compter, lui donnent un air de componction que les étrangers prennent pour de l'hypocrisie, et qui n'est autre cbose que le somnambulisme de la mauvaise conscience. -- Si l'emper~ur fait la guerre, c'est, nous dira son ministre des affaires étrangères, pour maintenir l'équilibre européen, protéger les faìbles contre les forts, émanciper les nations, faire respecter les nationalités. S'il aspire à une grande influence, c'est pour rappeler les gouver• nements à l'éguité, aux traditions, aux principes. Donc il donne ou fait donner au pape cles conseils de réforme; à l'Autriche, des conseils de libéralisme; al1 ~>·. roi de Naples, cles conseils de modération; au sultan, - clesconseils de tolérance ; à l'Espagne, des conseils de légalité; à la Belgique, des conseils de paix; au Piémont, il recommancle la réserve; à la Toscane, il rappelle la fédération italienne. Savez-vous ce que prouve ce commérage? C'est que la France regrette ses libertés perclues, sa politique conciliante, le règne des lois, les muvres de la paix, la confiance des peuples, et sa propre estime. Ce qu~ le 2 Décembre lui a 6té, le 2 Décembre s'efforce de le lui rendre en imagination et en espérances. En cela, comme en tonte chose, il est sincère, parfaitement intentionné, et de la 1neilleure foi du monde. Napoléon III, dit la méfiance anglo-germanique, a ___ l'mil fixé sur la ligne cluRhin. - C'est que, clepuis le 2 Déce1nbre, la France reproche à Napoléon 1er de l'avoir perdue. Con1ment ne voit-on pas que le gouver- . Biblioteca Gino Bianco

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