De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

106 NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS sceurs, et qui, au premier signe de mécontentement, crient à l'ingratitude. · Cette absence de sens moral est tellement dans la nature du gouvernement impérial qu'il lui arrive à tout moment de la trahir, sans qu'il s'en aperçoive. Nous venons de citer M. de Morny; nous avons cité tout à l'heure M. Dillaut menaçant des lois qu'il tient en réserve les congrégations religieuses. En voici un autre, M. Roulancl, si nous avons bonne mémo.ire, qui à propos de l'avanie faite au saint-père et des murmures du clergé, se plaint aussi de l'ingratitude épis- , copale. I}Egljse, dit ce ministre, a été sauvé.e, co1nn1e la bourgeoisie, par le coup d'État; l'Église a été comblée cles bienfaits de l'empereur; influe11ce, honneurs, priviléges, argent, pouvoir, il lui a tout sacrifié, jusqu'à sa popularité. Et pour toute reconnaissance, l'Église -l'exco1n1nunie, agite la population, ponsse à la révolte !. .. - Que signifie, je vous le demande, cette plainte de Rotlland? C'est que l'e1npire napoléonien n'a jan1ais compris ce que c'est qu'une Église; qu'il s'est imaginé que celle de J ésus-Christ, dont le chef visible est à Rome, en recevant ses faveurs, lui sacr~fiait ses principes; qu'il s'est flatté de lui faire a ccepter sa théologie cl'État, con1me il la faiisait profi ter de sa raison d ~État, brcf, de fnire d' elle un rouage de son système. Tel est le motif qui a fait cntrer au Sénat les cardinaux, aug1nenter le traiten1ent des éveques, cles curés, des vicaires; livrer l'instruction primaire aux ignorantins, caresser les j(~suites, encourager les congrégations religieuses. Il y avait pacte tacite, à en croire le 1ninistro l{ouland, ·entro l'Église et l°'e1nperenr, et l'Église a violé le pacte. Mais, nous donne-t-on . BibliotecaGino Bianco

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