De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

98 NOTES ET ÉCLAIRCISSÉMENTS les individus· est la sottise. Sottise et défaut d'ame ! s'écrie avec un redoublement d;éloquence Beaumarchais, plaidant contre Goesmann. C'est chose triste de voir comment la natiou française, en s' accrou pissant sous le maìtre qui la monte devient sotte et bete. Ses écrivains, ses académiciens, obligés de tenir leurs plumes, balbutient et bavardent3 ses jurisconsultes ergotent, ses philosophes divaguent, ses artistes grimacent, ses propriétaires pleurent comme veaux, ses hommes d'affaires bra1nent la confiance. Toutes les idées sont faussées, _ tous !es principes travestis; à force de mutilations, de réticences, de complaisances~ les notions les plus claires deviennent équivoques. La vérité subordonnée à la raison d'État, le mensonge est universel. Vous l'a1Jevzoulu, IJandins, vousVavezvoulu ! . V. LA JUSTICE. - Les faits que nous venons de ra pporter sont aujourd'hui lieux communs, vérités banales. Aussi n'est-ce pas comn1e nouvelles que nous nous sommes décidé à les reproduire, c'est comme faits de psychologie sociale. Car, il est une chose qui n'est pas devenue-lieu commun, et dont il-importo que cbacun sojt pénétré, c'est qu~ l'indignité publique, dans. un jour d'oubli, a créé le despotis1ne actuel; c'est que · ce despotisme est autre chose qu'une simple substitution de l'initiative du prince à l'initiative du pays; c'est un système d'outrages à la société, la 1nise au carcan de la nation, par suite le renversement de tout droit et de tonte morale. lT n homme, une bande, ne créent pas de pareils monstres : il y faut, je le répète, -- le consentement tacite, la félonie du peuple. Que l'on mette en tete des actes de l'autorité puBiblioteca Gino Bianco

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