Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

90 t CORRESPONDANCE qu'un appel était formé au Conseild'État (c'est le titre de la brochure) contre l'ordonnance Lacave-Laplagne; et j'ai contribué, pour ma part, à former l'opinion sur cette question. Cependant, mon Mémoire est trop écourté; j'ai recueilli depuis bien des lumières, et l'année prochaine, quand viendra la discussion sur le rachat des rentes, je reviendrai à la charge. Il faut bien que je montre que j'entends les questions pratiques autant que les théoriques. Je suis à Lyon, vous devez croire, comme un homme ·enterré. J'ai renoncé pour un laps de temps à avoir ni volonté, ni désir, ni passion; jugez si le sacrifice est dur, pour un homme aussi personnel, aussi volon- taire, aussi fougueux que je suis. Mais, devant la né- cessité, j'avale mon courage, et ne bouge pas plus qu'un cadavre. Sans livres, sans solitude, sans société savante ou lettrée, je m'abîme dans des blagues et des flâneries éternelles. Je commence à être déjà plus familier avec le débit et le crédit; je vois de plus près les effets de la concurrence, et suis plongé dans tout ce que le com- merce lyonnais a de dégoùtant et d'ignoble. La maison de MM. Gauthier frères est une maison nouvelle, qu'il s'agit d'asseoir et d'organiser sur un bon pied; ma grande affaire a été de philosopher sur cette question, comme j'aurais fait sur un problème de métaphysique et de politique, et de calculer les bases de l'édifice. Si à l'avenir MM. Gauthier suivent, dans leurs affaires, -un plan de conduite tout nou1!eau, s'ils sortent de la routine vulgaire, j'y aurai, je crois, forte- ment contribué. J'ai déjà fait pour eux plusieurs pro- jets, mémoires, pièces diplomatiques (j'entends par là tout simplement quelques lettres importantes à divers); et déjà ils s'applaudissent de ma manière de concevoir Biblioteca Gino Bianco •

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