Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

DE P.-J. PROUDHON. 89 ans. Voilà, en attendant le jugement des critiques, ce que j'ose penser moi-même de ma publication. Si vos dames apercevaient certains paragraphes de 1non ouvrage danHlesquels il est question de la dispa- rition de tous les cultes, dites-leur, je vous prie, qu 1 il n'est question là-dedans que de spéculations métaphy- siques, étrangères aux habitudes du beau sexe; que, bien loin de détruire ce que la. religion inspire de senti- ments honnêtes, élevés, mystérieux, d'espérances sublimes, il ne s'agit que de donner à ces sentiments et à ces espérances une base scientifique, positive, qui les transforme, les épure et les enlève au domaine des théologiens. Voilà tout ce que je puis dire de plus simple et de plus clair sur ce chapitre, qui ne peut cette fois manquer de me faire passer tout à fait pour l'Aute- christ. Mais vos dames sont formées, dès longtemps, à la tolérance et à la charité; elles savent qu'un athée même, s'il était parfaitement honnête homme, ne serait pas pour cela repoussé; elles se sont fait une religion agissante, plutôt qu'une foi spéculative. C'est à ces ha- bitudes de cœur et d'esprit que je prendrai la liberté de les rappeler, si jamais elles sont tentées .dë blâmer mon dessein et mes opinions. J'ai fait un bout de factum sur la question des droits de navigation que je vous en-voie. M 1108 Bretet et Gau- thier, qui étaient chargées de le répandre à Besançon, ayant cru y voir quelque chose de blessant pour les banquiers en général, ont supprimé cette publication, et cela a été cause que ni vous ni bien d'autres n'en avez eu connaissance. Mais la brochure a couru à Lyon, Châlons , Saint-~tienne, Mulhouse, Dijon, Paris, etc. ; le National s'en est servi pour un article; bref, c'est moi qui ai fait courir le bruit à la Chambre BibliotecaGino Bianco

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