Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

80 CORRESPONDANCE Besançon, 4 février ·1843. A. M. BERG~IANN Mon cher Bergmann, je t'écris aujourd'hui sans mo- tif d'utilité pressant, mais pour te faire connaître où j'en suis. J'ai vendu mon établissement, et me voilà libre. Tout est. réglé, arrangé ; je quitte au 1er mars :prochain; je !embourse une partie de mes dettes, et je reste avec 7,000 francs de déficit, dont j'ai à prélever les intérêts (350 francs) sur mon travail à venir. L'affaire de la préfecture n'a pas réussi; le préfet n'a consenti à m'accorder rien; j'en ignore les véritables motifs. Comme mes amis et recornmandeurs gardent tous un silence profond sur la déconfiture de leurs espérances à mon égard, je présume que les causes de ma répulsion viennent de mon passé et du peu d'espoir qu'on a de voir changer mes sentiments. Ce qui me confirme dans cette opinion, c'est que, un adjoint de notre municipalité ayant proposé au maire de s'emparer de moi, celui-ci, après être convenu de tout ce dont j'étais capable, surtout dans les travaux de mairie, répondit qu'il craignait que je ne fisse d'eux comme des acadé- miciens, des niais ou des instruments. Ainsi, mon cher, tes excellents conseils ne peuvent Biblioteca Gino Bianco

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