Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

DE P.-J. PROUDHON. 79 mais point d'idées originales, point de doctrines for- mulées. Robespierre, s'il eût été tout-puissant, nous aurait fait vivre comme les Pythagoriciens ou comme des citoyens de la république de Platon; c'est-à-dire que sa volonté eût tout fait comme dans les établisse- ments d'Owen, mais que rien n'eût pu subsister en vertu d'une énergie propre et selon des lois absolues. Robespierre voulait être le père abbé, prieur et sacrifi- cateur du couvent Français ; il aimait les processions et les parades ; la République eût été fortunée et la prospérité toujours croissante chaque fois que, poudré, enrubané, il aurait fait au Champ-de-Mars une invo- ,. cation à l'Etre suprême. Voilà, mon cher ami, tout ce qui me vient pour le moment sur votre question ; cela n'est pas fort érudit ni profond ; pour cela même, cela pourrait être vrai. Il me tarde autant qu'à vous de vous rejoindre; je suis fatigué, excédé. J'arriverai à Paris avec des maté- riaux toujours fraiso Je suis décidé à vivre de mon métier d'imprimeur et du produit de quelques publica- tions, sans rien solliciter davantage; cela me semble plutôt fait et plus honorable. Je vous embrasse de tout cœur et vous prie de pré- senter mes salutations à nos amis. P.-J. PROUDHON. Biblioteca Gino Bianco

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