Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
DE P.-l. PROUDHON. 77 égoïsme et son orgueil; mais, à coup sûr, la critique de Jouffroy n'avait ni l'intention ni le sens qu'en a fait sortir Pierre Leroux. J'admire votre bonhomie à me demander mon opi- nion sur des choses où ce serait à vous de me formuler ma croyance. Je vous l'ai déjà dit : je connais assez. imparfaitement l'histoire de notre Révolution, et il m'est . difficile de vous formuler, sans faire mes réserves, une opinion sur ce qui pouvait être ou n'être pas, comme sur la valeur et les intentions présumables de certains personnages. Cependant, vous m'interrogez si directement que je m'en vais vous répondre comme un écolier au caté- chisme, et en vous laissant toute la responsabilité de mes paroles. Peut-être, au lieu de demander si les réformes opérées par la Révolution pouvaient s'acco1n- plir sans l'anarchie et le despotisme républicain, devrait-on poser ainsi la question : Le mouvement de 89 commencé, l'anarchie. et le despotisme :Piouvaient- ils ne pas s'ensuivre ? Quoi qu'il en soit de cette dis- tinction, voici, en tout cas, rna pensée : Cette demande paraît fondée sur cette maxime, un peu à la façon de Marat, que, pour obtenir le moins, il faut demander le plus. C'est a~ssi un aphorisme de la morale évangélique, que nous de·vons tendre à la perfec- tion, bien que nous soyons toujours pécheurs devant Dieu.- Je n'aime pas, je l'avoue, les maximes générales. Ici, par exemple, l'aphorisme maratiste est démenti par cet autre que, une fois un principe admis, tôt ou tard il développera ses conséquences. Eh bien I la nation voulait invinciblement, et à tout le moins, ce que fonda la Constituante, sauf correction et progrès ultérieur ; or, ce qu'établit la Constituante, .c'est, en résumé, le BibliotecaGino Bianco
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