Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
76 CORRESPONDANCE quell~ que soit la conclusion du professeur, elle me servira indubiiablement. J'ai entendu faire peu d'es- time de M. Ortolan ; cependant, j'ai vu de lui quelque chose qui promettait; n'aurait-il fait qu'une amplifi- cation, sur une spécialité de faits, d'une idée connue avant lui? C'est ce qu'il faut savoir. J'ai remercié dans mon cœur Pierre Leroux de la bonne œuvre qu'il a faite en tympanisant M. Cousin; mais je lui sais mauvais gré d'avoir dit que M. Jouffroy était sceptique, ce qui, selon moi, n'est pas exact. M. Jouffroy avouait que la philosophie n'avait résolu encore aucun des problèmes posés par l_areligion, mais il croyait qu'elle était destinée à les résoudre ; et il pen- sait, en conséquence, que son rôle à lui, et celui de notre génération, était de préparer cette solution. Voilà le caraclère du savant qui plonge dans l'avenir de la science et ne se permet aucune hypothèse prématurée I Mais il y a loin de là au scepticisme. Dire qu'on ne sait pas encore et dire qu'on ne saura jamais, diffèrent autant que la lumière des ténèbres (Bossuet). Du rcst~, même après avoir lu les rectifications de Pierre Leroux, j'ai trouvé que les attaques de M. Jouf- froy n'étaient que relatives, qu'elles portaient sur l'état présent de la philosophie beaucoup plus que sur l'inca- pacité de M. Cousin. Il a fallu dans celui-ci un or·gueil bien sot, bien bouffi, pour ne pouvoir supporter l'in- ventaire que Jouffroy faisait de l'éclectisme, et n'oser braver les conséquences très· peu justes, selon moi, que la malignité pouvait en tirer contre lui. Peut-être n'avez-vous pas lu le livre de Jouffroy, car, à coup sûr, les phrases retranchées perdraient beaucoup pour vous de leur vivacité et de leur amertume. Ce qui est odieux et méprisable en M. Cousin, c'est sa conduite, son Biblioteca Gino Bianco ,,
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