Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
DE P.-J. PROUDHON. 73 monde, que je pouvais (comme tout homme bien con- stitué, du reste) acquérir, par le travail et par une bonne méthode ou instrumentati9n, la même puissance intel- lectuelle que ces hommes auxquels vous me comparez ironiquement; j'ajoute que la faiblesse d'esprit, l'imbé- cillité, l'ignorance, l'étroitegse de conception, étant des perturbations, des anomalies, que le progrès social doit faire disparaître, un jour viendra où l'immense majorité des humains, sans être identiques, seront équivalents de capacités, comme ils seront égaux par le salaire. Toutes ces croyances peuvent être des billevesées; mais elles détruisent jusqu'au soupçon d'orgueil, jus- qu'à la possibilité d'exorbitance d'amour-propre. Au surplus, lisez-moi si vous en avez le loisir; tâchez de m'entendre; puis, au lieu de m'administrer des férules, j'espère que vous daign-erez me faire de bonnes et solides objections. Je vais à Paris 0{1 je compte passer au moins six semaines. Je ne négligerai rien pendant'. ce temps pour m'y procurer des moyens d,existence plus en harmonie avec mes vues réformistes; j'espère être enfin accepté par le monde politique et littéraire. Je vous manderai ce qui arrivera de moi; et, puisqu'il faut parler sincè- rement, je me flatte toujours que vous reviendrez à Paris, où vous êtes mieux placé qu'en Allemagne. Je m'occuperai même, si vous m'y autorisez, de vous préparer la voie, autant du moins que mes propres relations me le permettront. Donnez-moi bientôt de vos nouvelles, et, malgré tout, croyez que je conserve, à toute épreuve, un cœur chaud et un esprit sain. Votre ami. P.-J. PROUDHON. Biblioteca Gino Bianco
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