Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
66 CORRESPONDANCE lois de la nature et de la pensée. Dans ce chapitre, je prétends faire ce que Kant a déclaré impossible; savoir, de démontrer apodictiquement les questions morales, politiques, philosophiques, à la manière des mathéma- ticiens, je veux dire par la constructiondes concepts (expression kantiste). Il va sans dire qu'il ne s'agit pas de lignes, de chiffres, de mécanique, ni d'algèbre, mais de quelque chose ., d'analogue. Du même coup je donne de certains pro~ blèmes de méta physique, tels que le critérium absolu de certitude, la réalité des corps, etc., des solutions abso- lument neuves, et qui montrent les c~oses sous un point de vue merveilleux. C'est ce chapitre, la partie impor- tante de mon écrit, que je mets sous ta protection. L'E cononiipeolitique est une application de la théorie universelle, par conséquent une science à priori; !'His- toire est l'exposé des mêmes lois, montrées dans la na- ture même et dans la société, d'après les lois absolues qui gouvernent les fonctions existantes. « Ami, << C'est à toi que j'offre cet écrit; c'est toi dont les conseils et l'exemple m'avertirent autrefois que la phi- losophie~ sans la science, est l'ombre de la raison. Apprends quelquechose, me disais-tu; et puis tu philo- sopheras. « Pourquoi cet avis salutaire m'a-t-il e-té donné si tard? Je ne regretterais pas aujourd'hui une jeunesse usée à de stériles spéculations, et de longues espé- rances trompées. << J'ai nié la religion ; j'ai nié la philosophie ; que suis-je maintenant pour parler au nom de la science? Il faut que je l'avoue en cet instant solennel: les Biblioteca Gino Bianco
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