Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

DE P.-J. PROUDHON. 50 tores chez les théologiens. Je citais en preuve, entre autres passages extraits des prophètes, trois Psaumes que je traduisais en entier, avec analyse grammaticale, logique et historique. C'~tait extrêmement curieux et divertissant, et j'espérais bien que vous en feriez votre régal. Mais l'imprimeur, qui se trouve être celui du clergé, et qui est soufflé par le séminaire et Monsei- gneur, commença par déclarer qu'il n'imprimerait rien de moi; puis le conseil de la Société d'éniulation ayant été réuni, on convint que l'on ne pouvait se meltre à dos le clergé, qui aurait de lïnfluence sur le conseil municipal, lequel alors refuserait les secours qu'on en espérait. On me demanda si je ne pourrais point rajuster mon article aux convenances cléricales.Je répondis que non; qu'au surplus la société pourrait décliner la res- ponsabilité, et que je signerais. Cela parut trop péril- leux encore; bref, mon article fut écarté. Je rPgrette beaucoup cette faiblesse; s'il y avait eu deux ou trois têtes hardies dans la société, elles eussent entraîné et subjugué les autres, et c'en était fait, il y avait à Besançon un drapeau anticafard d 1 arboré. Après cela, je me suis dit que j'avais plus de courage à moi seul que toute la ville de Besançon, car notez que pas un des sociétaires n'est meilleur chrétien que moi. Mais nous n'y perdrons rien, je vous jure; et si vous travaillez à écumèr la marmite, moi, je la perce par le fond. Il faut faire la guerre avec acharnement, car voyez un peu oil l'on nous mène I L'Université caresse les prêtres, le pouvoir les favorise, et notre gouverne- ment bourgeois, d'origine voltairienne, se fait jésuite à robe courte. A. h ! Basile, monmignon, si ja1nais volée de boisvert! ... La P lialange a publié contre moi trois grands articles Biblioteca Gino Bianco

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