Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

• !18 CORRESPONDANCE · ce que je signe, et que ma maturité reconnaît. J'espère au surplus ne vpus pas faire attendre long~mps. J'ai l' Ethique de Kant, adressée par vous à votre ami Proudkon; si c'est le même ouvrage que la Morale que vous m'offrez du même, je vous remercie de bien bon cœur. Je suis en retard avec vous, et je vous prie de croire que je tiens trop à vous pour vous oublier jamais. Le prétexte dont se sert W olowski pour vous rendre votre article est puéril; si cet article est si long qu'il doive remplir un numéro, qu'il le publie en deux fois. Mais je soupçonne qu'il y a là-dessous quelque com- plaisance pour le pouvoir ; intimidation, monopole et séduction, silence et réticence, tout est bon à M. Guizot pour empêcher la circulation des idées. Présentement, je travaille aussi sérieusement que je le puis; je m'efforce, ainsi que vous me l'écriviez autre- fois de vous-même, d'amortir en moi l'imaginalion et la passion, par les fortes études, et je me propose de redevenir pamphlétaire à quarante ans. Comme je puis réussir dans ce genre, je n'y veux pas arriver avec un mince bagage. Voici quelques nouvelles relatives à moi, et qui, peut-être, vous intéresseront. Quelques jeunes gens se sont avisés de former ici une Société d'é1nulation d'lt JJoitbs. Il y a six semaines, ils me prièrent de leur faire un article pour leur recueil, qui paraît deux fois par an. Je leur offris un morceau de philologie qui parut leur faire plaisir; il y avait du grec et de l'hébreu, ce qui charmait infiniment ces braves garçons; mais il y avait aussi autre chose : l'article en q~estion roulait sur l'exégèse biblique en usage dans l'Eglise, et la conclu- , sion 4tait la négation absolue de l'intelligence des Ecri- • Biblioteca Gino Bianco

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