Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
/ CORRESPONDANCE preuves que je jouis bien de ma raison, je te raconterai une anecdote dans laquelle j'ai été so.t à fouetter. Je ne veux pas que tu me croies meilleur que je ne suis.Je ne fais pas parnde de mes bêtises; mais quand j'en ris, mes amis peuvent me le pardonner. Je finis par où j'aurais dû commencer; peut-être (je dis peut-êt1~e, car j'espère bien que la chose ne sera pas), peut-être aurai-je besoin, dans deux mois, de 150 à 200 francs; pourras-tu m'être de quelque utilité, soit comme intermédiaire, soit autrement? Je te pré- viens que je te rembourserai tôt ou tard, mais pas à terme, et qu'en ce moment ceux qui connaîtraient l'état de n1es affaires ne m'avanceraient rien. Ce n'est ni pour effet protestable, ni pour loyer de maison, ni pour engagement de commerce; je couvre cela peu à peu, avec le produit de ma boutique; mais ma boutique ne me :rapporte pa•s toujours assez, et comme je me sers le dernier, il peut arriver que j'aie besoin pour vi1)re. Je voudraiR donc finir mon livre, après quoi je m'occuperai plus spécialement à gagner de l'argent. Car il m'en- nuie d'être méprisé par les nigauds parce que je n'en ai pas, lorsqu'en réalité je ne suis si pauvre que par obstination d'étude et de liberté. Réponds-1noi à loisir, mais n'oublie pas notre can- didat. Tout à toi, mon cher camarade. P.-J. PROUDHON. Biblioteca Gino Bianco
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