Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

DE P..-1. PROUDHON. Mon imprimerie est pour moi une cause d'ennui et de ruine. J'offre à tout le monde, èt la chose est publique, de la vendre au prix de vieux bois, vieux plomb, vieux fer. On n'en veut pas à ce prix; on s'imagine que c'est un guet-apens. Je me croirais heureux si j'en étais débar- rassé avec 6,000 fr. de perte, ce qui me ferait 100 écus de rente à payer toute ma vie, et à mes héritiers, si j'en laisse une succession quel conque. Je n~ peux même jouir de ce bonheur d'êtr~ prolétaire à 6.,000 francs au- dessous de zéro. Je vais avoir un peu de besogne : peut-être cette acti- vité ranimera-t-elle l'espoir des amateurs; je le sou- haite. Mes publications iraient plus vite et seraient mieux faites. Je ne publierai cetle année qu'un volume de près de 500 pages; ce volume renfern1e la plus grande partie de mes espérances, entre autres 1na Mét/iode. Imagine- toi, pour te faire une idée de ce que c'est, que l'arith- métique n'existe pas, et qu'au milieu de notre civilisa- tion nous comptons comme faisaient les Ro1nains, avec des jetons et des mécaniques. Tout d'un coup, un homme arrive avec les dix chiffres et leurs combinai- sons, addition , multiplication, division, extraction, proportions, logarithmes; cela serait mervbilleux. - Eh bien I ma Métltocle est le quatrième terme de cette · série : Géo1nétrie,a 1 ritli1nétique, algèbre.... une espèce de calcul, applicable à toutes les idées et discussions possibles, aussi exact que les mathématiques et plus général encore. Il me faudrait dix-huit mois encore pour élaborer cela ; la nécessité, la crainte de l'avenir, le désir d'être suivi dans une carrière inconnue, dès les premiers pas, me décident à hâter ma publication.~ Lorsque dans six mois tu aura$ acquis de nouvelles:, BibliotecaGino Bianco •

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