Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

DE P.-J .. PROUDHON. 51 est horrible à voir, et, à côté d'o1"tkog1·apltiques, semble une contradiction. P. 100. 8011;s-phrase, ltaute-plt,,.asea, nt(position. -- Voilà que vous imitez le style de Fourier dont les li- vres sont distribués en pté/ace et postface;prolégomènes et inlégo1nènes; etc., etc. - Si nous inventons autant de mots que nous aurons de nuances d'idées, cela ira à ! 'infini, et nous ne nous entendrons jamais. L'art de parler et d'écrire consiste à différencier et préciser avec le moins de signes possible. Il ne faut pas faire de nos idées une nomenclature botanique; songez plutôt que les œuvres d'esprit sont comme des organismes qui, dans une variété infinie de combinaisons, emploient toujours les mêmespièces. C'est là la raison secrète qui rend le néologisme peu agréable. Mais les rhétoriciens ne la connaissent pas; et, tout en nous recommandant de fuir les mots nouveaux, ils ne nous enseignent point à varier les combinaisons des vieux pour leur faire dire toutes les choses qui nous viennent. Terzuolo a cessé ses affaires; c'était un bon garçon, très-estimable, qui a eu le tort de croire que le travail, le zèle, la probité, le talent suffisaient pour s'enrichir. Haag est marié; Dessirier vient de faire un sylla- baire ; Maguet a perdu sa mère; Bergmann a publié un article (dans !'Encyclopédie, si je ne me trompe) sur l'origine des langues. Il y aura cette année congrès scientifique à Strasbourg; je me propose d'y aller. Il faut que je songe à endormir le dragon et à amor- cer le requin; j'ai passé entre les dents du monstre comme une anguille; mais je ne me soucie point de re- nouveler l'expérience. Peu s'en est fallu que je ne fusse cr9qué. Je vais travailler à me rendre acceptable, même au pouvoir; il me faut une publication d'éclat, et j'es- BibliotecaGino Bianco

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