Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

DE P.-J. PROUDHON. 47 appelle cela de la science! Je ne me laisse point abuser par la métaphysique et les formules de 1-é1gel; j'appelle un chat un chat, et ne 1ne crois pas beaucoup plus avancé pour dire que cet animal est une différenciation du grand tout, et que Dieu arrive à la sui-conscience dans mon cerveau. Si l'on serrait un peu cette méta- physique, on arriverait facilement à cette conséquence que l'intelligence, latente dans la 1natière inorganique, atteint son ?naxi-niurn de puissance et d'activité dans l'homme; ce qui peut accommoder le panthéi~n1e et le: matérialisme, indifféremment. PYe voilà-t-i] pas une profonde philosophie : « En abstrnyant de la nature toute différence et toute spécialisation, il reste zéro cle forme; cet état est l'identité pure... >) ou bien : « Tout être est une partie différenciée du n1ên1e, etc. >1 - Re- tournez cette donnée au moyen des formules tantologi- ques et des abstractions ver hales de Hegel, et vous produirez une a1)parence de système universel (flÙ paraîtra jngénieux et f rofond, mais qui ne vous appren- dra absolument rien. Au surplus, n1on ouvrage sur l'organisation politique sera terminé dans six mois. Je ne m'y piquerai pas de ~ette science de détails dont l'Allemagne est si amou- reuse; deux et deux font quatre, cela me suffit, et je n'ai pas besoin d'énumérer tous les œufs, les bœufs, les arbres, les champignons dont on peut dire : deu..xet ·deux font quatre. Il en est de même pour n1oi de tout le reste. Or, oserait-on me dire que le système de Hégcl est autre chose que la formule tlièse, antithèse,syntltèse, prise pour loi de la différenciationde l'absolu, et suc- cessivement appliquée, avec grand appareil et grand fracas, à toutes ]es rruestions de philosophie, d'art, de droit, etc. ? BibliotecaGino Bianco

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