Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

CORRESPONDANCE ditalité de notre nature, comme l'ont fait jusqu'ici les spiritualistes et les théologienst ne peut guère s'ac- co1nmoder de mes spéculations sur la sociabilité et la justice. Je crois savoir à peu près tout ce qu'on me reproche; la justice, commB l 'icl.ée du beau, est, dit-on, une notion~ une forme primitive et essentielle de notre âme; et j'en fais, moi, un attribut physi,ologique, com- n1un à l'homme et aux unirnaux, n-e différant entre eux crue du plus au moins et par certaines idées propres à celui-ci, absentes chez ctux-lù. Certes, si je n'avais pas lu tout ce qui a été dit avant moi, ootte doctrine, ain5i brusquement uré.sf~ 111.ée . nrou-verait mi~ grande igno- rance; mais je n'ai voulu que présenter en peu de mots, ot d'une façon presque énigmatique, rnes opinions psy- chologiques; il faut voir la fin. Je nie pure1nent et sin1- plen1ent toute la psychologie et la n1étaphysique de Kant; quant à la physiologie, je crains fort que 1nessieurs les Allen1ands ne prennent ici, con1me,en tout;Jeur infa- tigable érudition pour profondeur scientifique ; et quoique non-physiologiste, je ne suis point d'humeur ù les accepter pour autorités souveraines en quoi que ce soit. On peut juger tous leurs autours par un exemple; croyez-vous que le livre de Strauss, que fai lu en entier, serait moins savant s~il était réduit à 200 pages, au lieu de 4 in-8°? Tels sont les A..llentands; tandis que le Français apprend. en courant son arithmétique, et se permet à peine quelr:rues applications pratiques pour se ûélasser des perpétuelles abstractions de la science, l'...i\.llemands.,exeree ·sur Lous les sujets de l'univers; il compte les heures, les 1ninutes et les secondes qui se sont écoulées depuis le déluge; fait autant de règ1Bs de proportions, de compagnies, etc., qu'il y a d'ob}ets de co1nmerce et de combinaisons dans le négoce; et i1 BibliotecaGino Bianco

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