Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

DE P .-J. PROUDHON. 45 m.a sûreté; j'ai frappé sur Fourier, Saint-Siinon~ les communistes, etc. ; si bien que j'ai réussi à éteindre les feux de mes contradicteurs, mais il y a contre moi, ~ comme je rai dit, conspirationdu silence. J'ai, depuis deux aus~ contribué plus que personne à déplacer le terrain d.es discussions politiques; sous ce rapport j'ai servi indirectement le pouvoir et l'ordre. Mais on ne m'aime pas. Blanqui n1'écrivait : Le gouvernementt·end justice à vot1"ecaractère,niais il déplore votre tendance. Eh bien! je veux que ma tendance soit celle du pou- voir; et je vous certifie que cela arrivera. Voilà, mon cher Ackermann, l'histoire de ma n1ésa- venture; je l'ai échappé belle, et ce n'a pas été sans peine. J'ai eu besoin de toute ma présence d'esprit et de toutes mes ressources; l'effort que j'ai fait pendant deux jours pour produire mon plaidoyer m'a causé une névralgie et des agitations cérébrales pendant huit jours. Ce n'est pas un jeu que d'être traduit en Cours d'as- sises; et je vous souhaite de ne jamais passer par là. Actuellement je travaille à un ouvrage sur l'organi- sation. J'ai trouvé un bailleur de fonds qei n1'avance le nécessaire, et je vais tout doucement. - Mon impri- 1neri.e. ne marche pas, et je vais prendre une résolution héroïque. Je calcule qu'en vendant tout à vil prix, je resterai chargé de !5 à 6,000 francs de dettes avec rien, soit d'une rente de 25U à 300 francs. J'accepte cette condition, et ne crois point acheter trop cher n1a liberté. Dans trois mois je serai peut-être aussi libre que l'air des sommets du Jura; alors nous reprendrons le fil de nos discussions littéraires. Je viens à vous, et aux livres que votre amitié m'a envoyés. 1 ° M. Gros, dites-vous, trouve ma psychologie misé- rable; cela ne me surprend pas. Quiconque ad1net la BibliotecaGino Bianco

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